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tous repartis, pour se mettre à l’abri derrière la crête. Ils vont commencer à tirer sur nous par feux de salves. Attention ! »

Philip fit signe à Célie qu’il fallait se réfugier du côté opposé aux Esquimaux et à leur fusillade imminente, les murs de la cabane étant exposés à être traversés par les balles. Il l’installa près de la provision de bois, ainsi que le vieil Armin, qui se tenait en faction derrière la porte avec son gourdin.

Quelques minutes après crépitait une volée de balles. Pit ! Pit ! Pit ! C’était une grêle régulière qui, avec un bruit monotone, battait les murs de la hutte.

À travers la porte une première balle passa, envoyant un éclat de bois à quelques pouces de la figure de Célie. Une seconde suivit, et une troisième, qui frôla, en sifflant, la joue de Philip. Elle atteignit un des chiens, qui poussa un hurlement de douleur et se mit à se débattre frénétiquement, parmi ses camarades affolés.

Olaf Anderson, maintenant, ne riait plus du tout. Sa figure s’était faite terrible.

« Baissez-vous ! hurla-t-il. Baissez-vous ! entendez-vous… »

Il donna l’exemple en se mettant lui-même à genoux. En russe, il répéta son avertissement pour Célie et pour Armin :

« Ils ont assez de balles dans leurs fusils pour