Page:Curwood - Le Piège d’or, trad. Postif et Gruyer, 1930.djvu/23

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

branches d’un sapin. Puis il s’était remis en route. On eût dit que la neige avait été balayée sur son passage, tellement étaient larges les marques des mocassins dont étaient chaussés ses pieds monstrueux, dont les empreintes se mêlaient à celles des pattes des loups. J’ai partout cherché autour de moi, afin de découvrir un objet quelconque qu’il aurait oublié. Et j’ai fini par trouver ceci. »

Le regard de Pierre, plus encore que le mouvement de ses longs doigts minces délaçant le petit sac en peau de caribou, aiguisa la curiosité haletante de Philip. Il attendit, sans proférer une parole.

« Voici, m’sieu, dit Pierre. C’est un piège à lapins, qui a dû tomber de sa poche sur la neige. »

Et il le tendit à Philip.

La lampe à huile, suspendue au plafond de la cabine, éclairait la table entre eux deux. Philip, ayant un instant fixé le piège, laissa échapper un cri étonné.

Pierre s’attendait à ce cri. On avait d’abord douté de lui. Maintenant il triomphait et sa figure en était illuminée. Quant à Philip, on eût dit qu’il avait cessé de respirer. Il considérait avec une attention, qu’il tendait de toutes ses forces, l’objet mystérieux qui, sous la flamme de la lampe, scintillait dans sa main. Il n’y avait pas