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gourdin, qui était appuyé contre une des cloisons de la cabane. Philip vit sa pâle figure, encadrée d’or, apparaître derrière le colosse qui le strangulait et le coup s’abattre sur la large nuque inclinée. Instantanément l’étau se desserra et l’homme aux raquettes, assommé, perdit connaissance.

Philip, se redressant, ouvrit tout grands ses bras, avec un rire délirant, et Célie courut s’y jeter, haletante et sanglotante.

L’homme, cependant, était devenu pour le moment une quantité négligeable. S’il n’était pas mort, il ne semblait pas qu’il valût guère mieux. Philip, à demi étranglé, commença par respirer à pleins poumons et à se refaire une provision d’air. Puis ses yeux scrutèrent autour de lui la pénombre de la cabane.

Il ne put retenir un cri de joie en apercevant, appuyé contre l’âtre qui était fait de pierres empilées, cimentées avec de la terre, un fusil ! Une ceinture de cuir était munie d’un étui et, dans cet étui, était un revolver ! Voilà qui valait mieux, à l’heure présente, que des lingots d’or.

Philip se boucla immédiatement la ceinture autour du corps. Elle était toute garnie de cartouches, au nombre d’une quarantaine. Deux tiers d’entre elles pour le fusil, avec balles dumdum, à pointe molle ; l’autre tiers pour le revolver. Celui-ci, entièrement chargé, était d’un