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rieur de la cabane. Puis, dans une étreinte sauvage, ils roulèrent ensemble sur le plancher.

C’est alors que Philip se félicita d’avoir déposé sur la neige sa lourde houppelande d’Esquimau et de s’être mis à l’aise pour la lutte. Il poussa un cri rauque et, dans cette tragique étreinte, il songea à Bram.

Son adversaire était, en taille et en force, l’égal de l’homme-loup. Contre lui il mit donc en pratique le mode de combat qu’il avait médité au cas d’un corps à corps avec Bram.

Il lui fallait se dégager, tout d’abord, de l’énorme poids qui pesait sur son corps. D’un coup de poing bien appliqué, il frappa son adversaire en pleine figure, avant que l’emprise de celui-ci fût complète. L’homme en fut ébranlé durant un instant et Philip en profita pour se relever sur ses genoux, puis pour sauter sur ses pieds. C’était un premier triomphe, dû à son sang-froid raisonné. Mais il était encore trop tôt pour clamer victoire. Il avait pour lui son agilité, pareille à celle d’un chat. Son partenaire avait pour soi son poids et sa masse.

L’homme s’était aussi relevé, et déjà Philip revenait à la charge par un coup droit, qui l’atteignit dans la mâchoire. Un coup semblable eût mis bas, à l’état de loque, un adversaire ordinaire. Le géant encaissa et ne broncha pas. Philip réitéra et l’homme, cette fois, tituba. Il alla,