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les premiers objets qui frappèrent sa vue furent la paire de raquettes et un faisceau de javelots, appuyés, à côté d’elle, contre le mur de la cabane. Ce lui fut une désillusion. L’homme aux grandes enjambées n’était-il donc qu’un Esquimau géant et non un blanc ?

Il renifla l’air, à la manière d’un chien. De la porte entrouverte sortait un arôme mixte de café et de tabac ! Un Esquimau pouvait bien avoir en sa possession du tabac, voire même du thé, et en faire usage. Mais jamais il ne boit de café.

Philip ferma les yeux, pendant quelques instants, afin de les reposer de l’éblouissement produit par le blanc reflet de la neige. Puis, sans bruit, il regarda dans la cabane, par l’entrebâillement de la porte qui n’était point entièrement close.

Dans la demi-obscurité intérieure, il distingua un foyer, d’où s’élevait, à travers le toit, le tuyau qui fumait. Puis il vit la silhouette confuse d’un homme, penché sur le feu. Il avança d’un pas et continua à observer.

L’homme s’était lentement redressé, en tirant des cendres un pot de café. Son large dos et sa stature colossale prouvèrent immédiatement à Philip que ce n’était pas un Esquimau. L’homme, s’étant retourné, fit face au jour, l’espace d’un moment. Son visage était bien celui d’un blanc.