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même, elle vit les mêmes signes paraître dans les traits exténués de Philip. Leurs deux énergies fléchissaient. Elle s’efforça cependant de sourire.

Plus calmement ils reprirent leur chemin. Philip, autant qu’il en pouvait juger, estima qu’ils avaient parcouru près de cinq milles depuis la cabane en feu. Les Esquimaux ne pouvaient avoir encore regagné sur eux plus de deux milles.

Ils arrivèrent au pied d’une longue croupe neigeuse, formant dos d’âne, faite de neige accumulée depuis longtemps par le vent, solidement tassée, et gelée dans toute sa masse. Philip la reconnut pour l’avoir rencontrée déjà, en compagnie de Bram, et l’avoir alors franchie, après qu’ils eurent dépassé la première cabane abandonnée. La piste inconnue passait par-dessus. Sans doute allait-elle vers cette même cabane. Et Philip se félicita de l’avoir suivie, car il apparaissait évident qu’il s’était, auparavant, lancé dans une fausse direction.

Même au pas ralenti, Célie était incapable de se traîner davantage et, pour escalader cette petite crête, les bras de Philip durent intervenir. Elle essaya de s’en défendre, puis éclata en sanglots.

« Courage ! lui dit Philip. La cabane ne peut plus être loin. Je suis fort assez pour vous y conduire. »