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CHAPITRE II

L’ÉTRANGE TROUVAILLE


L’homme se nommait Philip Brant.

Il était assis, ce soir-là, dans la case de Pierre Bréault, la table entre eux deux. Le poêle de tôle flamboyait, chauffé au rouge. La nuit, dehors, était tombée.

Pierre, le chasseur de renards, avait construit sa hutte à l’extrémité d’une longue et mince bande de sapins bas, qui s’avançait dans le Barren. Le vent mugissait lugubrement dans l’espace désertique et donnait des frissons à Philip. Non loin, vers l’Est, était la baie d’Hudson. En ouvrant la porte de la cabane, on entendait le sourd tonnerre, incessant, des courants sous-marins, livrant bataille aux glaces pour s’ouvrir un chemin, à travers les rochers, jusqu’à l’océan Arctique. Par moments, ce grondement était couvert par un autre bruit, plus violent et retentissant. C’était celui des montagnes de glace qui craquaient et se séparaient en deux, comme si un grand couteau les eût ouvertes.