Page:Curwood - Le Piège d’or, trad. Postif et Gruyer, 1930.djvu/167

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


CHAPITRE XVII

PHILIP GAGNE AU PREMIER « ROUND »


Le bâton dans sa main, Philip demeura aux écoutes.

Le calme était, maintenant, sur le Barren, aussi surhumain que le tintamarre auquel il avait succédé. Quoique ce phénomène, déconcertant dans sa brusquerie, fût bien connu de Philip, il l’étreignait péniblement. Mille petits bruits imperceptibles s’élevaient dans le silence : le bruit mou de la neige tombante ; la chute d’une brindille, se détachant d’un sapin ; la sonorité de la respiration jaillissant des poumons, le cœur martelant la cage thoracique. Partout des yeux et des oreilles semblaient tendus.

Progressivement, les objets commençaient à dégager leurs ombres du chaos nocturne. Arbres et buissons estompaient leurs silhouettes et prenaient forme. À travers la neige qui tombait, on distinguait les nuages en train de se former et de se frayer une route parmi le ciel.

Dissimulé dans des sapins bas, Philip songeait