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ont vendu leur âme au diable, en échange du pouvoir de naviguer dans l’air[1]. Et il se trouvait des gens pour affirmer très sérieusement, pour jurer même, les deux mains sur le crucifix, qu’ils avaient vu, de leurs propres yeux, Bram et ses loups poursuivant, à travers les cieux, les formes ombreuses des grandes bêtes auxquelles ils donnaient la chasse.

Bref, la police demeura convaincue que Bram était mort. Et Bram, durant ce temps, fuyant le regard des hommes, se rapprochait, de plus en plus, de ses frères loups.

Le sang blanc est cependant, dans les veines où il coule, une sève vivace, et toujours vacillait, dans la large poitrine de Bram, un désir ardent. Désir, pire parfois que la mort, d’entendre la voix de ses semblables. Et pourtant il n’avait jamais aimé homme ou femme.

De ce désir devait naître la crise formidable qui introduirait deux autres êtres humains, un homme et une femme, dans l’existence de Bram.

  1. Il est curieux de retrouver encore sur ces terres perdues nos anciennes légendes, importées jadis au Canada par la colonisation française et chez nous-mêmes oubliées. (Note des Traducteurs.)