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Les yeux de Célie, en s’emplissant d’un éclair, indiquèrent qu’elle avait compris. Elle se confiait entièrement à lui, tout ce qu’il ferait serait bien. Bram, les loups, les Esquimaux n’existaient plus pour elle.

Philip la reconduisit par la main à la porte de sa chambre.

Demeuré seul, Philip veilla quelque temps encore. À peine entendait-il, dans son orgueil heureux, le déchaînement inapaisé de la tourmente. L’avenir s’ouvrait dans un sourire… Assez tard, il se décida à se coucher à son tour. Il bourra de bois, tant qu’il put, le poêle de Bram, puis éteignit la dernière chandelle et, aux trois quarts habillé, se jeta sur son lit.

Pendant près d’une heure, il ne réussit pas à s’endormir. Il se complaisait à échafauder des plans pour sa vie future. Mille pensées diverses trottaient dans sa tête. Finalement, le sommeil s’empara de lui, tandis, que les poings de la tempête frappaient dans la fenêtre, à la briser, et qu’une avalanche de neige et de vent s’engouffrait dans le tuyau du poêle.

Sous la pression d’un retour de flamme, la porte de fonte céda et, comme une flèche, une langue de feu vermeille traversa les ténèbres.

Philip, cependant, dormait, d’un sommeil trouble et agité de rêves, où se répercutait le bouleversement ambiant. Dans tous ces rêves,