Page:Curwood - Le Piège d’or, trad. Postif et Gruyer, 1930.djvu/133

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

voulu s’approcher de la fenêtre. Il la retint et, au même moment, les hurlements sauvages des loups s’élevèrent dans l’enclos. Après l’avoir suppliée, par gestes, de demeurer près de la table, il s’en retourna seul à la fenêtre.

Les loups s’étaient rassemblés près de la porte à claire-voie du corral et, à qui mieux mieux, faisaient de grands sauts contre les barres de sapin qui les emprisonnaient. Entre la cabane et la palissade du corral, un second cadavre de loup gisait dans la neige. Les Esquimaux avaient certainement tendu une embuscade à Bram et ils croyaient que la jeune femme était seule dans la cabane. Comme ils redoutaient les loups du fou, les petits hommes noirâtres avaient entrepris de les exterminer un à un, à coups de javelots.

Tandis que Philip regardait, une tête et une paire d’épaules apparurent au-dessus de la palissade, un bras émergea et un javelot fila, rapide comme un rais de lumière, vers le groupe des loups. Non moins rapidement la tête et les épaules du lanceur disparurent.

Philip, s’étant retourné, vit que Célie s’était glissée auprès de lui. Elle avait été témoin, elle aussi, de ce qui venait de se passer. Elle lui saisit le bras, et il sentit que ses petits doigts l’étreignaient, tandis qu’un cri, aussitôt étouffé, s’échappait de sa poitrine palpitante. Puis elle