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CHAPITRE XI

OÙ L’ON COMMENCE À SE COMPRENDRE


À peine la porte se fut-elle refermée sur Bram que Célie Armin courut vers Philip et l’amena vers la table. Elle avait mangé seule, aux trois assiettes, pour complaire à Bram. Maintenant elle insistait pour joindre pommes de terre et galette au poisson de Philip, et lui versait une tasse de café.

Il souriait.

« Vous ne voulez point, n’est-ce pas, me voir privé de déjeuner ? Mais vous ne comprenez pas la situation, petite femme. J’en ai mangé, de cette maudite galette (et il en prit un morceau pour mieux exprimer ce qu’il allait dire), j’en ai mangé le matin, à midi et le soir, au point que son aspect seul me dégoûte. Je donnerais toutes les galettes du monde pour quelques-uns de ces beaux cornichons verts que savait si bien préparer ma mère ! Le poisson de Bram est pour moi un vrai régal, et ce café aussi, si habilement confectionné par vous. »