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VIII

L’INTERSIGNE DE LA MORT

Pierre caressa Kazan sur la tête et lui donna un morceau de viande. Peu après, Jeanne parut à son tour, laissant l’enfant reposer encore. Elle courut embrasser son père, puis, s’agenouillant devant Kazan, elle se reprit à lui parler, de sa même voix avec laquelle elle avait parlé à Jeannette.

Lorsque, d’un bond gracieux, elle se remit ensuite sur ses pieds, afin de donner un coup de main à son père, Kazan la suivit et Jeanne, voyant qu’il était maintenant à peu près d’aplomb sur ses pattes, poussa un cri de joie.

Ce fut un singulier voyage que celui qui commença, ce jour-là. Pierre Radisson avait, tout d’abord, vidé le traîneau de tous les objets qu’il contenait, en n’y laissant que la tente repliée, les couvertures, les vivres et, pour Jeannette, le nid chaud de fourrures. Puis il endossa un des harnais et se mit à tirer le traîneau sur la neige. Toujours attaché, Kazan suivait.

Pierre n’arrêtait pas de tousser et crachait le sang. Jeanne s’inquiéta.

— C’est un gros rhume, dit Pierre, rien de plus. Une fois chez nous, je garderai la chambre durant une bonne semaine, et il n’y paraîtra plus.

Il mentait et, quand il toussait, détournait la tête,