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— Kazaa ! Kazan ! Ka, a, a, a, zan ! cria Thorpe encore.

Kazan savait que la distance n’est rien pour la chose froide et meurtrière que tenait Thorpe. Demeurer plus longtemps était périlleux. Une dernière fois, il tourna vers Isabelle ses yeux emplis d’un ineffable désir d’affection et d’amour. L’heure décisive de l’adieu avait sonné. Une envie lui prit de clamer son désespoir et sa solitude au ciel grisâtre. Mais, pour n’être point découvert, il se tut.

— Il est parti ! dit Isabelle avec émotion.

— Oui, parti ! répondit Thorpe, d’une voix mal assurée. J’ai été injuste envers lui. Il savait et j’ignorais. Combien je regrette de l’avoir sottement battu, comme je l’ai fait ! Il est trop tard maintenant… Il est parti et ne reviendra plus.

— Si, si ! Il reviendra… répliqua vivement la jeune femme. Il ne m’abandonnera pas. Il m’aimait. Il était sauvage et terrible. Et il sait combien je l’aimais. Il reviendra ! Écoute…

Des profondeurs de la forêt, arrivait jusqu’au camp un long hurlement plaintif.

C’était l’adieu de Kazan.