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III

LE DUEL

Ayant ainsi parlé, Mac Cready s’assit en silence auprès du feu et demeura là, durant un assez long temps. Son regard ne quittait point Kazan. Puis, quand il fut bien certain que Thorpe et sa femme s’étaient définitivement clos dans leur tente, pour y passer la nuit, il gagna la sienne à son tour, et y entra.

Il prit une bouteille de whisky et en but, une demi-heure durant, des gorgées successives. Après quoi, sans lâcher la bouteille, il sortit dehors à nouveau et s’assit sur le rebord du traîneau, tout près de la chaîne à laquelle était attaché Kazan.

L’effet du whisky commençait à se manifester, et ses yeux s’allumaient de façon anormale.

— Je t’y ai pris ! répéta-t-il. Mais qui peut avoir changé ton ancien nom ? Où as-tu pêché ce nouveau maître ? Autant d’énigmes pour moi. Ho, ho ! Dommage que tu ne puisses pas parler…

Thorpe et sa jeune femme n’étaient point encore endormis, car Mac Cready entendit la voix de l’un, à laquelle répondit un éclat de rire d’Isabelle.

Mac Cready tressauta violemment. Sa figure s’empourpra et il se mit debout sur ses pieds. Il rangea sa bouteille dans la poche de sa veste et, contournant le feu, il s’en fut, à pas de velours, vers l’ombre d’un arbre qui avoisinait la tente de Thorpe. Dissimulé là,