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sement menaçant, pareil à celui d’un ouragan. Exaspéré, Harker tira de l’étui son revolver et coucha en joue le gros danois.

Mais, par-dessus le tumulte, une voix s’éleva.

— Arrêtez ! jeta-t-elle d’un ton de commandement.

Arrêtez au nom de la loi !

Il y eut un silence soudain et toutes les figures se retournèrent vers la voix qui parlait.

Deux hommes étaient montés sur des tabourets et dominaient les assistants.

L’un était le sergent Brokaw, de la Police montée du Nord-Ouest. C’est lui qui avait parlé. Il tenait sa main levée, pour ordonner attention et silence. L’autre était le professeur Paul Weyman. Ce fut lui qui, protégé par la main levée du sergent, prit ensuite la parole.

— Je donnerai, dit-il, aux propriétaires cinq cents dollars pour ces chiens.

Il n’y eut personne dans la salle qui n’entendît l’offre ainsi faite

Harker regarda Sandy. Leurs deux têtes se rapprochèrent.

Ils ne veulent pas se battre, continua celui qui était survenu, et ils feront d’excellents chiens de traîneaux. Je donnerai aux propriétaires cinq cents dollars.

Harker fit un geste indiquant qu’il voulait parler.

— Donnez-en six cents ! Oui, six cents, et les deux bêtes sont à vous.

Le professeur Paul Weyman parut hésiter. Puis il acquiesça de la tête.

— Je paierai six cents, affirma-t-il.

La foule recommença à grogner. Harker grimpa sur la plate-forme qui supportait la cage.

— Je ne suis point responsable, clama-t-il, pas plus que le propriétaire du chien-loup, s’ils n’ont pas