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XXVI

LE PROFESSEUR WEYMAN DIT SON MOT

Deux fois par jour, désormais, Sandy Mac Trigger apportait à Kazan de la viande fraîche. Il ne lui donnait ni poisson, ni graisse, ni bouillie à la farine, mais seulement de la viande crue. Il lui rapporta un jour, de cinq milles de distance, les entrailles encore chaudes d’un caribou, qu’il avait été tuer tout exprès.

À ce régime reconstituant, Kazan ne tarda pas à recouvrer la santé et à se refaire de la chair et des muscles. Mac Trigger ne le battait plus, et c’était Kazan qui l’accueillait, au bout de sa chaîne, en grondant et en découvrant ses crocs.

Un après-midi, Sandy amena avec lui un autre homme. Kazan bondit soudain sur l’étranger, qui s’était approché d’un peu trop près, et qui sauta en arrière, avec un juron étouffé.

— Il fera l’affaire, grogna-t-il. Il est plus léger de dix à quinze livres que mon danois. Mais il a ses crocs et la rapidité… Avant qu’il ne touche le sol, ce sera un beau spectacle !

— Touche le sol… rétorqua Mac Trigger, Je te parie vingt-cinq pour cent de ma part de bénéfices que ma bête n’aura pas le dessous.

— Tope là ! dit l’autre. Combien de temps encore avant qu’il ne soit en forme ?

Sandy réfléchit un moment.