qu’elle valait et d’où elle venait. Il pouvait, sur la neige, distinguer la piste d’un chien du Mackenzie de celle d’un malemute, les empreintes d’un chien d’Esquimau de celles d’un husky du Yukon.
Il examina donc les pattes de Kazan, C’étaient des pattes de loup, Sandy ricana, Il était fort et puissant, et Sandy songea, à part lui, aux prix élevés qu’à l’hiver prochain les chiens atteindraient à Red Gold-City.
Il alla donc à sa pirogue et en rapporta un morceau de toile, dont il étancha le sang de la blessure, ainsi qu’une grande provision de lanières de babiche, dont il entreprit immédiatement de confectionner une muselière.
Il l’exécuta en tressant ensemble les plus fines de ces lanières, comme on fait pour les sangles d’une raquette à neige. En dix minutes, il avait terminé la muselière, y avait inséré le nez de Kazan, et l’avait fixée solidement autour du cou de l’animal. Il confectionna, avec d’autres lanières, une laisse de dix pieds de long. Puis il s’assit, les jambes croisées, en attendant que Kazan revînt à lui.
Cela ne tarda pas. Le chien-loup commença par soulever sa tête et regarda autour de lui. Il ne vit rien tout d’abord. Un brouillard de sang était sur ses yeux. Puis son regard s’éclaircit et il aperçut l’homme.
Son premier mouvement fut de se dresser sur ses pattes. Trop faible pour se tenir debout, il retomba, par trois fois, sur le sol. L’homme, assis à six pieds de lui, tenait la laisse et ricanait. Les crocs de Kazan se découvrirent. Il grogna, menaçant, et son dos se mit en brosse, Sandy Mac Trigger se remit debout,
— Sûr et certain, que je sais bien ce que tu complotes, marmotta-t-il. J’en ai, avant toi, vu d’autres de ton espèce. Les damnés loups t’ont rendu mauvais et tu auras besoin d’une bonne quantité de coups de