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XXV

LA MÉTHODE DE SANDY MAC TRIGGER

Mac Trigger s’agenouilla sur le sable, près de sa victime, qui paraissait toujours inanimée. Il souleva la tête de Kazan et ne tarda pas à découvrir l’usure du poil autour du cou, ainsi que les cals de la peau, qui indiquaient que la bête avait porté le collier. Il ne pouvait en croire ses yeux.

— C’est un chien ! s’exclama-t-il à nouveau. Un chien, Sandy ! Et de toute beauté ! Une mare de sang rougissait le sable autour de la tête de Kazan. L’homme examina la blessure et chercha à se rendre compte de l’endroit exact où la grosse balle ronde avait porté.

Elle avait atteint le sommet de la tête, mais n’avait pas entamé la boîte crânienne, sur laquelle, au contraire, elle avait dévié. La blessure, quelque violent qu’en eût été l’effet, n’était pas grave et les soubresauts de Kazan, qui agitaient nerveusement ses pattes et son échine, n’étaient point, comme Mac Trigger l’avait craint tout d’abord, les convulsions de l’agonie. Le chien-loup n’avait nulle envie de mourir et c’était la vie qui revenait peu à peu en lui.

Mac Trigger était, en chiens de traîneaux, un fin connaisseur. En leur compagnie il avait passé deux tiers de sa vie. Sur un simple coup d’œil, il était capable de dire pour chacun d’eux l’âge de la bête, ce