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XXIII

LA LOUTRE FAIT UNE TROUÉE

Quelques jours après, Kazan avait repris sa force coutumière et sa belle santé. Mais sa haine pour les castors maudits n’avait fait qu’empirer. Détruire ses ennemis était devenu pour lui une idée fixe et qui lui bouleversait passionnément le cerveau.

Le barrage prenait des proportions de plus en plus formidables. Le cimentage de la digue s’étendait plus profondément sous l’eau, par les soins constants et rapides des ingénieurs à quatre pattes. Trois huttes s’élevaient. À chaque vingt-quatre heures, l’eau montait plus haut et régulièrement l’étang s’élargissait, submergeant tout.

Sans cesse aux aguets, dès que la chasse et le souci de la nourriture pour lui et pour Louve Grise ne le retenaient pas, Kazan ne cessait de rôder autour de l’étang à la recherche d’une occasion favorable pour tuer quelqu’un des membres imprudents de la tribu de Dent-Brisée.

C’est ainsi qu’il surprit un gros castor, qui s’était trop écarté sur la berge, et l’étrangla. Trois jours après, ce fut au tour de deux bébés castors, qui s’ébattaient dans la vase, à quelques pieds du rivage. Kazan, dans sa fureur, les mit littéralement en morceaux.