Page:Curwood - Kazan, trad. Gruyer et Postif.djvu/126

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


XIV

LA MORT ROUGE[1]

Kazan et Louve Grise coururent longtemps dans la direction du nord et arrivèrent à la région appelée le Fond-du-Lac.[2] C’est là qu’ils se trouvaient lorsque Jacques[3], messager de la Compagnie de la Baie d’Hudson[4] vint apporter aux postes de la contrée les premières nouvelles authentiques de l’effroyable fléau : une épidémie de petite vérole, qui sévissait sur le Wild.

Depuis plusieurs semaines, des rumeurs en étaient arrivées, de différents côtés. Puis ces rumeurs s’étaient amplifiées. De l’est, du sud et de l’ouest, elles s’étaient à ce point multipliées que partout, dans les vastes solitudes, les voyageurs annonçaient que la Mort Rouge, la Red Terror[5] était à leurs trousses. Et le frisson d’un immense effroi passait, comme un vent violent, des dernières régions civilisées aux extrémités les plus lointaines du Grand Désert Blanc.

Dix-neuf ans plus tôt, ces mêmes rumeurs avaient déjà couru et la Terreur Rouge avait suivi. L’horreur

  1. En français dans le texte.
  2. En français dans le texte.
  3. En français dans le texte.
  4. La Compagnie de la Baie d’Hudson (Hudson’s Bay Company) entretient dans tout le Northland, et jusque dans les régions arctiques, des postes et des factoreries.
  5. La Terreur Rouge.