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par un faisceau étroit de rayons cathodiques, émet non seulement des rayons Röntgen, mais aussi des rayons cathodiques ; l’émission de ces derniers a lieu dans toutes les directions, et leur vitesse est peu différente de celle des rayons primaires, de sorte que ces rayons peuvent être considérés comme des rayons primaires renvoyés. Quand le réflecteur reçoit le faisceau primaire sous incidence normale, la charge négative qu’il renvoie ainsi par réflexion diffuse est inférieure à celle du faisceau primitif. Toutefois, pour une incidence oblique, on peut constater ce fait important que le réflecteur émet plus d’électricité négative qu’il n’en reçoit ; on est donc conduit à admettre qu’en plus de la réflexion diffuse il se produit une réelle émission secondaire de rayons chargés négativement, et que l’importance de cette émission croît avec l’incidence. L’expérience conduit de plus à attribuer à ces rayons secondaires genre cathodique une vitesse relativement faible, égale environ à 3.108 des rayons cathodiques de cette vitesse ne jouissent pas du pouvoir d’ioniser les gaz, et pour établir une distinction avec les rayons rapides, on les nomme quelquefois électrons lents ou rayons L’émission de ces rayons secondaires augmente avec la densité du métal du réflecteur ; elle est d’autant moins importante que la vitesse des rayons primaires est plus grande.

Quand un faisceau fin de rayons cathodiques traverse un écran mince, on observe de même sur la face de sortie un rayonnement diffus, composé de rayons cathodiques dont la vitesse est un peu différente de celle des rayons primaires.

Quand on emploie des rayons cathodiques d’une vitesse déterminée, les rayons renvoyés ou transmis n’ont pas tous la même vitesse. Ainsi, avec des rayons cathodiques de vitesse 5,5.109 les rayons renvoyés par une lame de cuivre ont des vitesses comprises entre 5,6 et 3,7.109 et les rayons transmis au travers d’une lame d’aluminium de 0mm,002 d’épaisseur ont des vitesses comprises entre des limites analogues. La vitesse des rayons renvoyés ou transmis est, en moyenne, inférieure à celle des rayons primaires, et ne peut la dépasser.

On peut s’attendre, par analogie, à retrouver avec les rayons les phénomènes qui viennent d’être décrits. C’est, en effet, ce qu’in-