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tive du faisceau direct. Le phénomène est susceptible de deux interprétations distinctes :


1o Les rayons qui émanent des faces de l’écran peuvent être considérés comme des rayons primaires dispersés ;

2o Ils peuvent aussi être considérés comme des rayons secondaires, c’est-à-dire comme des rayons émis par la matière sous l’influence des rayons qui viennent la frapper.


Enfin on peut admettre que les deux hypothèses sont exactes en même temps, et qu’il y a à la fois dispersion des rayons primaires et production de rayons secondaires.

Il n’est, en général, possible d’affirmer la production d’un rayonnement secondaire par l’effet d’un rayonnement primaire que s’il y a une réelle différence de nature entre les deux rayonnements. Si, en particulier, des rayons peu différents des rayons du faisceau primaire sont émis par les faces de l’écran, il sera, en général, difficile de conclure si ces rayons représentent des rayons primaires qui ont éprouvé un changement de direction et un changement de vitesse, ou bien si ce sont des électrons expulsés par les atomes de la matière de l’écran, sous l’influence de la perturbation électromagnétique amenée par le passage du faisceau primaire. Il semble que la question se pose précisément ainsi pour les rayons Le problème expérimental est d’ailleurs très complexe, et malgré le grand nombre de travaux effectués, on manque encore de données quantitatives précises ayant une signification sûre et simple. L’expression rayons secondaires sera employée ici pour désigner l’émission diffuse des écrans dans son ensemble, quelle que soit la nature de cette émission.

Par suite de l’analogie qui existe entre les rayons et les rayons cathodiques, on est conduit à se demander comment ces derniers se comportent au point de vue de l’émission secondaire. Nous savons, tout d’abord, que les rayons cathodiques, en frappant un écran, donnent lieu à la production de rayons Röntgen qui constituent une véritable émission secondaire, entièrement différente du rayonnement primaire par sa nature et ses propriétés. De nombreuses recherches ont montré[1] qu’une plaque de métal, frappée

  1. Austin et Starke, Lenard, Becker, Gehrcke, Laub, Füchtbauer, etc.