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pénétrant. — Les expériences de H. Becquerel ont montré que le pouvoir pénétrant des rayons du radium dépend du rayon de courbure de leur trajectoire circulaire dans un champ magnétique et croît avec celui-ci. On peut admettre que pour les rayons ne dépend que de la vitesse et que, par suite, le pouvoir pénétrant est une fonction croissante de la vitesse. De plus, les rayons qui se montrent homogènes dans un champ magnétique, ont un coefficient d’absorption constant, ainsi que cela a été prouvé pour le groupe principal des rayons de l’actinium. Mais on a encore très peu de renseignements quantitatifs sur la relation qui existe entre la vitesse des rayons et leur coefficient d’absorption pour une matière déterminée.

Les expériences de M. Lenard ont prouvé que le pouvoir pénétrant des rayons cathodiques croît très rapidement avec leur vitesse[1]. Ce même fait résulte de l’étude des rayons

D’après M. Lenard le coefficient d’absorption des rayons cathodiques dans l’air passerait de 2130 à 3,4 quand la vitesse passe de 1,8.109 (voltage d’émission 1000 volts) à environ 1010 (voltage d’émission correspondant à une étincelle équivalente de 2cm,8). Pour ces derniers rayons le coefficient d’absorption dans l’aluminium est 7150. Voici quelques valeurs du coefficient d’absorption dans l’aluminium pour des rayons de vitesse connue :

                                                        
Rayons cathodiques 
  
1010 7150
Rayons (radium E) 
  
2,31. 1010 7140
Ray»____(uranium X) 
  
2,76. 1010 7114,4

La variation du pouvoir pénétrant des rayons est très sensible pour une variation de vitesse relativement peu importante. Inversement il paraît probable que si le coefficient d’absorption reste constant, la vitesse des rayons ne peut varier notablement.


117. Relation entre l’absorption et la nature de la matière absorbante. — Les expériences de M. Lenard sur l’absorption des rayons cathodiques par la matière, ont montré que le coefficient

  1. Lenard, Ann. d. Phys.