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compte de l’effet des rayons du radium C. Les résultats obtenus conduisaient à admettre que ni les rayons de RaC ni ceux de RaB ne sont homogènes, ainsi que l’indique la forme des courbes d’absorption (fig. 109). Les intensités correspondantes étaient représentées avec une certaine approximation par la superposition de groupes de rayons homogènes ; les formules utilisées étaient les suivantes :


pour les rayons de RaB, et


pour les rayons de RaC. Les coefficients qui mesurent les intensités relatives pour ont été choisis de telle manière que le pouvoir ionisant des rayons de RaC se trouverait être égal à 10 000. On voit que le groupe des rayons les plus pénétrants serait le même pour RaC et RaB. Cependant, d’après M. Hahn et Mlle Meitner[1], les rayons du radium B seraient plutôt homogènes et caractérisés par un coefficient d’absorption de 77 environ.

On ne peut guère affirmer que la décomposition des rayons du radium en groupes homogènes corresponde à une réalité et non à un mode de calcul. D’après les expériences de déviation magnétique il ne paraît pas y avoir de discontinuité dans la variation de vitesse du faisceau de rayons hétérogènes. Cependant les groupes doivent exister nécessairement si, conformément à une hypothèse énoncée plus haut, une substance radioactive simple ne peut émettre que des rayons homogènes. En ce cas il y a lieu de chercher si RaB et RaC sont des substances complexes ; les recherches faites à ce sujet rendent probable qu’il en est ainsi au moins pour RaC.

Quand le radium a été privé d’émanation et de dépôt actif, il donne encore lieu à une émission de rayons très absorbables. Ce rayonnement ne constitue qu’une faible fraction du rayonnement total pour le radium en équilibre avec l’émanation et le dépôt actif[2].

Au cours de recherches relatives à la mesure de la charge

  1. Phys. Zeit., 1909.
  2. O. Hahn et L. Meitner, Phys. Zeit., 1909.