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que ceux de l’uranium ; leur coefficient d’absorption pour l’aluminium est égal à 33.

M. Hahn et Mlle L. Meitner ont montré l’existence de deux autres groupes de rayons très absorbables dans le rayonnement de l’actinium[1].

L’étude des rayons du radioplomb a été faite par M. Schmidt qui a trouvé que ces rayons se présentent comme sensiblement homogènes[2]. La loi d’absorption obtenue n’était cependant pas strictement exponentielle ; le coefficient d’absorption pour l’aluminium, égal à 40, augmentait avec l’épaisseur de matière traversée ; toutefois après forte absorption on observe un résidu de rayons beaucoup plus pénétrants. La forme de la courbe représentative de la loi d’absorption varie un peu avec la nature de la matière absorbante, et même avec le dispositif expérimental employé, par exemple avec la distance des écrans à la source.

Cette même observation a été faite par M. Hahn et Mlle L. Meitner[1], qui ont émis l’opinion qu’une substance radioactive simple n’émet qu’une espèce de rayons caractérisée par une loi d’absorption exponentielle simple. Les écarts de cette loi dépendent d’après ces auteurs de la dispersion du faisceau, et sont d’autant plus grands que les rayons sont plus lents. Les courbes d’absorption pour lesquelles le coefficient d’absorption augmente avec l’épaisseur de matière traversée, peuvent être ramenées à la forme exponentielle pure par un choix convenable des conditions expérimentales, par exemple en éliminant les rayons obliques, en modifiant la distance de la source à la chambre, etc. C’est ainsi qu’en modifiant convenablement le dispositif expérimental, on obtient pour les rayons du radioplomb une loi d’absorption exponentielle. Les courbes qui manifestent une décroissance du coefficient d’absorption, quand augmente l’épaisseur de matière, doivent être considérées, au contraire, d’après les mêmes auteurs, comme correspondant réellement à des rayons hétérogènes, ainsi que cela était admis antérieurement ; et, en ce cas, il y a lieu de chercher à séparer le rayonnement en groupes homogènes, chaque groupe correspondant à une matière radioactive distincte.

  1. a et b Hahn et L. Meitner, Phys. Zeit., 1908.
  2. H.-W. Schmidt, Phys. Zeit., 1907.