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il ne faut pas perdre de vue que l’on n’aura pas en général un faisceau de rayons normaux à l’écran. Même si un tel faisceau a été réalisé, au moyen de diaphragmes convenables, il ne conserve pas sa forme primitive, et subit une diffusion en traversant les écrans absorbants. Les rayons qui pénètrent dans l’appareil de mesure sont ceux qui n’ont été ni arrêtés dans la matière ni complètement détournés de leur trajet. Dans ces conditions l’application du calcul précédent ne résulte d’aucune interprétation simple des phénomènes.

Quand on veut mesurer l’intensité des rayons il faut prendre soin d’exclure l’effet des rayons qui peuvent être également émis par la source. Dans ce but on recouvre la source d’un écran d’aluminium d’épaisseur convenable (environ 0mm,05), mais on supprime ainsi en même temps certains rayons très absorbables. Une petite proportion de rayons accompagne généralement les rayons leur effet est relativement faible, et l’on peut en tenir compte.

Voici des exemples de divers dispositifs de mesures employés pour l’étude de l’absorption par le moyen de l’ionisation produite dans le gaz traversé par le rayonnement. La chambre d’ionisation peut être un condensateur à plateaux horizontaux ; le plateau inférieur porte la matière active sur laquelle on pose les écrans. On peut aussi employer un condensateur à plateaux verticaux sous lequel on place la substance. Le plateau qui porte la matière peut aussi être fixé sur un électroscope et entouré d’un vase formant chambre d’ionisation. Enfin la matière peut agir de l’extérieur sur la cage d’un électroscope ou sur une chambre d’ionisation, dont le fond est constitué par une feuille d’aluminium mince.

Quand on mesure la charge des rayons on les laisse pénétrer au travers de l’écran absorbant dans un vase vide d’air, où ils sont absorbés par une électrode métallique réunie à un électromètre.

Dans tous les cas on doit prendre en considération la cause d’erreur qui consiste en une production possible de rayons secondaires.


114. Loi d’absorption des rayons . — Bien que l’application d’une loi exponentielle à l’absorption d’un rayonnement par la matière ne semble pas susceptible d’une interprétation simple,