Page:Curie - Traité de radioactivité, 1910, tome 2.djvu/59

Cette page a été validée par deux contributeurs.

à 0mm,5. D’après M. Paschen les rayons observés par M. Kaufmann et dont les vitesses sont comprises entre 2,12.1010 et 2,90.1010 se trouvent complètement déviés pour les champs compris entre 1875 et 4931 unités.

L’effet du champ étant encore parfaitement appréciable pour unités, le radium doit émettre des rayons encore plus rapides que ceux signalés par M. Kaufmann. Le groupe de rayons déviés pour correspond à des rayons dont la vitesse est comparable à celle des rayons cathodiques. Ces rayons, s’ils étaient émis par le radium, pourraient produire une ionisation relativement intense dans le voisinage immédiat de la substance active, car on sait que le pouvoir ionisant des rayons cathodiques est considérable, et que le pouvoir ionisant des électrons plus rapides que les rayons cathodiques décroît quand la vitesse augmente. Toutefois les rayons lents observés par M. Paschen ne peuvent provenir directement du radium, parce qu’ils n’auraient pas pu traverser 0mm,5 de verre ; ce ne peuvent être que des rayons secondaires émis sur la face de sortie du verre ou sur les ailettes par l’action des rayons et du radium, ou encore des rayons du radium qui auraient éprouvé une grande diminution de vitesse en traversant le verre.

La charge qui est encore reçue par le cylindre pour les valeurs les plus fortes du champ, a été attribuée par M. Paschen aux rayons Cette charge est très faible, et son origine ne peut être établie facilement. Cependant il semble plus probable qu’elle est due à des rayons secondaires produits par les rayons et non aux rayons eux-mêmes (voir § 140).

Le rayonnement du radium se présente comme ayant une composition compliquée, et il n’est pas exclu que ce rayonnement ne puisse être composé de certains groupes de rayons émis de préférence avec des vitesses déterminées.


111. Action du champ magnétique sur les rayons des autres substances radioactives. — L’action du champ magnétique sur les rayons n’a encore été étudiée pour aucune substance aussi complètement que pour le radium. Les dispositifs expérimentaux employés sont les mêmes que ceux qui ont été décrits pour les rayons du radium.