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lui est étroitement associé. Pour contrôler cette dernière hypothèse, divers essais de fractionnement ont été entrepris par M. Campbell, MM. Mc Lennan et Kennedy[1] et MM. Henriot et Vavon[2]. Aucun de ces essais n’a donné de résultat positif. Les procédés de séparation utilisés sont les suivants : cristallisation fractionnée des sels, chauffe prolongée du sulfate, traitement par l’éther, précipitation par le carbonate d’ammoniaque, entraînement dans la précipitation avec le sulfate de baryum, précipitation du chlorure par l’acide chlorhydrique gazeux, électrolyse des solutions. Après un certain nombre d’opérations, on ne pouvait remarquer aucune différence d’activité entre les produits séparés, au degré de précision des expériences. Il est donc possible que le rayonnement des composés de potassium soit réellement une propriété atomique de ce métal.

Le rayonnement des sels de potassium a été étudié par les physiciens cités précédemment. D’après MM. Mc Lennan et Kennedy, ce rayonnement serait hétérogène, et le coefficient d’absorption pour l’étain varierait entre 160 et 104 quand l’épaisseur de matière varie entre 0cm,00089 et 0cm,02839. D’après M. Henriot[3], ce rayonnement est, au contraire, sensiblement homogène si l’on fait abstraction d’une baisse initiale plus rapide due à une petite proportion de rayons très absorbables qui pourraient constituer un effet secondaire.

La loi d’absorption du rayonnement a été représentée dans la figure 193. Le poids de l’écran par centimètre carré de surface a été porté en abscisses, et le logarithme de l’intensité du rayonnement en ordonnées. Pour deux échantillons de sels étudiés (sulfate et chlorure), les lignes obtenues après la baisse initiale sont des droites sensiblement parallèles. Le coefficient d’absorption pour l’étain est environ 103 et le rapport de ce coefficient à la densité est égal à 14. Les rayons du potassium sont, d’après cela, plus absorbables que ceux de l’uranium. Bien que l’activité soit faible, les mesures peuvent être faites avec une bonne précision au moyen d’un dispositif sensible. L’activité de la chambre d’ionisation avant l’introduction du potassium constituait environ 25 pour 100

  1. Mc Lunnan et Kennedy, Phil. Mag., 1908.
  2. Henriot et Vavon, Comptes rendus, 1909.
  3. Henriot, Comptes rendus, 1909 et 1910.