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dans le très grand vase utilisé n’aurait été proportionnelle à la pression que pour des pressions inférieures à 80mm de mercure et aurait été constante pour des pressions supérieures à 300mm de mercure.

L’ionisation produite dans différents gaz est approximativement proportionnelle à la densité relative [C.-T.-R. Wilson, Jaffé[1]] ; cette loi s’applique aux gaz suivants : air, oxyde de carbone, gaz sulfureux, chloroforme, nickel carbonyle), mais, ne se trouve pas vérifiée pour l’hydrogène.

On peut remarquer que si l’air introduit contient une certaine proportion d’émanation, la quantité d’émanation introduite dans le vase varie proportionnellement à la quantité d’air utilisée, c’est-à-dire à la pression. Il n’en est plus de même en ce qui concerne la conductibilité attribuable à l’action de rayons pénétrants venant de l’extérieur. Celle-ci varie moins rapidement que la pression, pour des pressions comprises entre 1 et 40 atmosphères, ainsi qu’il résulte d’expériences faites sur la conductibilité provoquée dans un vase clos par les rayons du radium placé à l’extérieur (W. Wilson). L’ionisation peut, en ce cas, être représentée par la superposition de deux termes, dont l’un, proportionnel à la pression, est attribuable aux rayons eux-mêmes, tandis que le second terme qui augmente aussi avec la pression, mais tend vers une limite, est attribuable aux rayons secondaires émis par la paroi et absorbés par le gaz plus fortement que les rayons En ce qui concerne l’ionisation dans un vase clos contenant de l’air atmosphérique, la pression intervient des deux manières indiquées : 1o en modifiant la quantité d’émanation introduite ; 2o en modifiant l’ionisation due aux rayons pénétrants extérieurs. De plus, si les parois de la chambre sont radioactives, l’utilisation des rayons émis dépend aussi de la pression du gaz dans la chambre, et si les rayons émis sont en partie absorbables, en partie pénétrants, la loi de variation de cette part de la conductibilité avec la pression sera représentée par une somme de deux termes, dont l’un est proportionnel à la pression et l’autre augmente avec celle-ci, mais tend plus ou moins rapidement vers une limite constante. Suivant que l’un des effets indiqués domine, la

  1. Jaffé, Phil. Mag., 1904.