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chambre d’ionisation de gaz autres que l’air (hydrogène, gaz carbonique, oxyde de carbone). L’augmentation de l’ionisation en fonction du temps dépend de la nature de la paroi ; elle s’est montrée importante pour les vases d’étain ou de plomb et sensiblement nulle pour le zinc.

La connaissance de l’allure générale de la variation de l’ionisation en vase clos permet de faire des mesures dans des conditions bien définies, en utilisant soit la conductibilité initiale de l’air frais dans un récipient qui vient d’être nettoyé, soit la conductibilité limite. Mais on doit encore tenir compte des variations irrégulières et des variations diurnes.

Des variations irrégulières dont l’importance peut atteindre 50 pour 100 sont de temps en temps observées (Campbell, Strong) ; la cause de ces variations n’a pas été élucidée. De plus il se produit des variations lentes périodiques, avec 2 maxima et 2 minima en 24 heures [Campbell et Wood, Wulf[1]]. Cette variation diurne est surtout observable par le beau temps, et les courbes de variation rappellent celles qui représentent en fonction du temps la variation du potentiel dans l’atmosphère. Il semble naturel d’attribuer aux rayons pénétrants de l’atmosphère la variation périodique diurne de l’ionisation en vase clos, et probablement aussi les variations irrégulières qui peuvent être occasionnées par des déplacements de dépôts actifs dans l’air extérieur au voisinage du vase. Cette opinion a été soutenue par M. Strong[2] qui attribue aux dépôts actifs dans l’atmosphère une importance prépondérante parmi les causes d’ionisation en vase clos.


L’ionisation en vase clos augmente avec la pression du gaz contenu dans la chambre. D’après les expériences de plusieurs observateurs [C.-T.-R. Wilson, Mc Lennan, W. Wilson[3]], l’ionisation est approximativement proportionnelle à la pression pour des pressions comprises entre 43mm de mercure et 40 atmosphères. D’après M. Patterson[4], au contraire, l’ionisation

  1. Wulf, Phys. Zeit., 1909.
  2. Strong, Amer. Phys. Soc., 1908.
  3. C.-T.-R. Wilson, Proc. Roy. Soc., 1901. — Mc Lennan et Burton, Phys. Rev., 1903. — W. Wilson, Phil. Mag., 1909.
  4. Patterson, Phil. Mag., 1903.