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pas très uniforme. Elle permet toutefois d’obtenir une valeur approchée de et par suite du produit les dimensions de l’appareil et l’intensité du champ électrique étant connues.


109. Rapport de la charge à la masse pour une particule chargée négativement émise par le radium. — L’étude de l’action d’un champ magnétique uniforme sur les rayons peut fournir la valeur du rayon de courbure de la trajectoire d’un rayon émis normalement au champ, et par suite la valeur du produit relatif à ces rayons. L’étude de l’action du champ électrique sur les mêmes rayons peut, ainsi que nous venons de le voir, fournir la valeur du produit Connaissant et nous pouvons calculer les valeurs de et de ainsi qu’on l’avait fait auparavant pour les rayons cathodiques.

Les mesures de H. Becquerel ont permis d’obtenir une première valeur approchée du rapport et de la vitesse pour les rayons du radium. La difficulté principale provenait de l’hétérogénéité du faisceau et de l’incertitude relative à la correspondance de la déviation magnétique et de la déviation électrique. Becquerel estima que pour les rayons dont il avait mesuré la déviation électrique, le produit devait avoir la valeur 1600 environ. On trouve en ce cas

unités

Ce résultat complète la série des expériences qui ont établi l’analogie des rayons avec les rayons cathodiques, et nous pouvons d’après cela considérer définitivement les rayons comme des électrons libres en mouvement. Les rayons sont cependant des rayons genre cathodique d’une vitesse particulièrement grande. On sait, en effet, que les rayons cathodiques des tubes de Crookes ont des vitesses comprises entre 109 et 1010 La vitesse des rayons du radium est plus élevée, et nous verrons que pour certains rayons elle se rapproche beaucoup de la vitesse de la lumière. Le pouvoir pénétrant de rayons genre cathodique croît d’ailleurs très rapidement avec la vitesse, et c’est ainsi que s’explique le