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ment l’ionium. On peut encore extraire, aussi complètement que possible, l’ionium contenu dans une quantité donnée de minerai et, sur cet ionium à peu près dépourvu de radium, observer la vitesse de production de ce dernier corps. C’est cette méthode qui a été utilisée. Il est difficile d’obtenir une séparation très complète de l’ionium. Dans le traitement du minerai on obtient fréquemment des précipités et des résidus insolubles. Voici la description de l’expérience qui a donné à ce sujet le meilleur résultat.

Le minerai utilisé était une uraninite très pure et exempte de traces de produits d’altération secondaires (provenance de North Carolina). Une quantité de ce minerai de 40g a été chauffée avec de l’acide azotique étendu, et la solution a été évaporée à sec. Le résidu humecté par quelques gouttes d’acide azotique étendu était repris par l’eau chaude, et la solution était filtrée. Le résidu insoluble ne pesait que 0g,0663, soit 0,17 pour 100 de la matière totale ; il se composait principalement de silice, et son activité ne dépassait pas celle de 1mg d’uranium. La solution a été traitée par l’hydrogène sulfuré, et les sulfures ont été séparés ; l’hydrogène sulfuré était alors chassé par l’ébullition, et une solution de 10g d’acide oxalique était ajoutée. Après dépôt complet, les oxalates formés ont été séparés ; l’eau mère a été évaporée à sec, et le résidu calciné jusqu’à destruction de l’acide oxalique ; ce résidu a été dissous dans l’acide azotique, la solution a été évaporée à sec, et le résidu de nitrates a été repris par l’éther pur et sec pour extraire l’azotate d’uranium. La partie insoluble dans l’éther était traitée par l’acide chlorhydrique étendu, et à la solution on ajoutait une solution de 5g d’acide oxalique ; les oxalates ainsi obtenus ont été réunis avec ceux obtenus dans la première précipitation. Les oxalates ont été ensuite transformés en oxydes, puis en chlorures, et la solution de ces derniers a été précipitée par l’ammoniaque. La dissolution des hydrates et leur précipitation à nouveau par l’ammoniaque ont été répétées trois fois. Les hydrates ainsi purifiés ont été dissous dans l’acide chlorhydrique étendu, et la solution a été soumise à l’examen au point de vue de la production du radium.

Si la vitesse de production du radium est constante et égale à si est la quantité de radium qui se trouve dans la solution à l’origine du temps et la constante de l’émanation que l’on