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des temps supérieurs à 15 minutes la loi limite est atteinte quel que soit le temps d’exposition.

La courbe d’évolution qui correspond à un temps d’activation très court (fig. 83) manifeste une intensité initiale très faible ; cette intensité croît et passe par un maximum qui est atteint en 9 minutes ; la décroissance s’établit alors suivant une loi qui tend rapidement vers la loi limite. La courbe est bien représentée par la formule

Dans cette formule, désigne l’activité mesurée en rayons la valeur maximum de cette activité, le temps qui correspond au maximum ; et sont deux constantes radioactives dont l’une caractérise la loi de décroissance limite, tandis que l’autre a une valeur plus élevée. On trouve

                                                              
= 36 minutes, = 3,27.10-4
= 32,15 minutes, = 5,37.10-3

L’interprétation de cette courbe peut se faire suivant la méthode ordinaire, en admettant que le dépôt actif se compose de deux substances, dont la première, actinium A, produite directement par l’émanation, est inactive, mais se transforme en une deuxième substance, actinium B, laquelle est active. Les deux constantes radioactives caractérisent respectivement les vitesses de destruction des deux substances.

Des expériences d’électrolyse effectuées sur une solution de dépôt actif ont montré qu’on peut recueillir à l’anode une substance active dont l’activité décroît de moitié en 1,5 minute environ[1], MM. Meyer et v. Schweidler[2] ont chauffé des plaques activées. Ils ont constaté que jusqu’à la température de 200° la chauffe restait sans effet. Au rouge vif l’activité est en partie volatilisée, et la matière qui reste sur la plaque décroît de moitié en un temps de 1,5 minute environ. On conclut de ces expériences

  1. Miss Brooks, Phil. Mag., 1904.
  2. Meyer et Schweidler, Wien. Ber., 1905.