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à l’état sensiblement inactif (fig. 183, courbe I) diffère fortement de la courbe qu’on obtiendrait si l’actinium donnait lieu à la production uniforme d’une substance active dont la période est 10,2 jours (fig. 183, courbe II). La divergence des deux courbes conduit à conclure qu’il existe entre l’actinium et l’actinium X une substance radioactive intermédiaire, et que la formation de

Fig. 183.


l’actinium X se trouve ainsi retardée. M. Hahn a essayé de séparer cette substance de l’actinium et a réussi à prouver que sa supposition était exacte. La substance nouvelle a reçu le nom de radioactinium.

Le radioactinium se sépare difficilement de l’actinium. Il précipite par l’ammoniaque en même temps que ce dernier, mais plus facilement, de sorte qu’une séparation partielle peut être obtenue en utilisant la précipitation fractionnée. On peut aussi ajouter de l’hyposulfite de sodium à la solution chlorhydrique d’actinium ; le dépôt qui se forme contient du soufre que l’on calcine dans un creuset ; le radioactinium, qui n’est pas volatil, se trouve dans le résidu. D’après M. Lewin, le radioactinium est aussi entraîné dans la précipitation d’une solution d’actinium par l’hydrogène sulfuré et peut ainsi être séparé de l’actinium.

Quand on dissout l’actinium dans l’acide chlorhydrique étendu, on obtient toujours un résidu dont l’activité peut d’abord être stationnaire, croissante ou décroissante ; mais, 2 à 3 semaines après la préparation, on voit s’établir une loi de décroissance qui