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fil n’a pas subi de variation notable, mais que la loi de décroissance du dépôt restant est devenue plus rapide. Quant à la matière qui a distillé sur le cylindre, son activité est d’abord très faible, mais elle augmente avec le temps, passe par un maximum qui est atteint en 4 heures et décroît ensuite suivant la loi de décroissance normale qui correspond à une période d’environ 11 heures. La substance qui a distillé est donc le thorium A.

Quand on chauffe le fil activé à 700°, son activité diminue par la chauffe, il y a donc en ce cas aussi volatilisation de thorium B. Une chauffe de quelques minutes à 1000° détermine la volatilisation complète du thorium A, et l’activité du fil après la chauffe décroît en ce cas suivant la période d’une heure. Une chauffe d’une minute à 1200° suffit pour volatiliser complètement la totalité du dépôt actif.

On peut conclure de ces expériences que le thorium A est plus volatil que le thorium B et que c’est cette dernière substance qui possède la période la plus courte.

Le thorium A peut être obtenu sensiblement exempt de thorium B en additionnant la solution du dépôt actif d’une quantité suffisante de noir animal qui entraîne le thorium B ; deux précipitations suffisent pour obtenir du thorium A pur et, si l’on emploie peu de liquide, on peut évaporer la matière à sec en un temps assez court pour que la proportion de thorium B formé soit encore négligeable[1].


196. Rayonnement du dépôt actif. Thorium B, thorium C, thorium D. — Les courbes de décroissance du dépôt actif du thorium sont, ainsi que nous l’avons vu, approximativement les mêmes quand la mesure est faite en utilisant le rayonnement total ou les rayons pénétrants. Les rayons des trois espèces et étaient donc tout d’abord attribués au thorium B, tandis que le thorium A était considéré comme une matière inactive. Cependant, en comparant l’absorption du rayonnement par l’aluminium, pour une plaque ne portant que du thorium B et pour une plaque portant du thorium A en équilibre avec le thorium B, M. Lerch[2] a

  1. Levin, Phys. Zeit., 1907. — Hahn et Meitner, Phys. Zeit., 1908.
  2. Lerch, Phys. Zeit., 1906.