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Les courbes représentatives de la loi de décroissance de l’activité, pour la matière séparée d’une solution chlorhydrique de dépôt actif par électrolyse ou par immersion d’un métal, peuvent, en général, être interprétées par la superposition de deux lois de décroissance dont l’une correspond à une période de 10,6 heures et l’autre à une période de 55 minutes. Ces deux périodes caractérisent respectivement le thorium A et le thorium B. On peut donc admettre que dans les expériences considérées on obtient le plus souvent un excès de thorium B par rapport à la proportion de cette substance qui serait en équilibre de régime avec la quantité de thorium A qui se trouve en présence. Cet excès de thorium B disparaît suivant la période de cette substance, en même temps que le thorium A, accompagné du thorium B avec lequel il est en équilibre de régime, décroît suivant la période de 10,6 heures.

Le thorium A et le thorium B se forment dans une solution de thorium X. M. Lerch a constaté que dans une telle solution les quantités de thorium A et thorium B sont proportionnelles à la quantité de thorium X. Pour doser le thorium X on évaporait un volume donné de la dissolution et l’on mesurait l’activité totale du résidu. Pour doser le thorium A on plongeait, dans un volume de solution déterminé, une lame de zinc qui récoltait le thorium A et le thorium B. Pour doser le thorium B seul on laissait déposer cette substance sur une lame de nickel.

On peut montrer de même que, dans une solution de dépôt actif, les quantités de thorium A et de thorium B sont proportionnelles. On précipite le thorium B sur du nickel à des intervalles de temps égaux dans des volumes égaux de la même solution. La quantité du thorium B ainsi obtenue décroît suivant la période du thorium A,

Les résultats qui viennent d’être exposés ont reçu une confirmation par l’étude de l’influence d’une température élevée sur le dépôt actif. Cette étude a été faite par Miss Slater[1]. Un fil activé avec exposition longue était chauffé au moyen d’un courant électrique ; un cylindre qui entourait le fil recevait le dépôt qui distillait. Quand on chauffe le fil pendant un temps court au rouge sombre, on trouve qu’immédiatement après la chauffe l’activité du

  1. Miss Slater, Phil. Mag., 1905.