Page:Curie - Traité de radioactivité, 1910, tome 2.djvu/403

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Le déplacement du thorium X était observé dans un tube plusieurs fois recourbé en U ; ce déplacement était contrôlé par l’activation de lames disposées le long du tube au sein de la solution. Les nombres trouvés sont :

0,504 pour le coefficient de diffusion à 10o,
0,86 pour la mobilité dans un champ de 1 à 10o.

Le rapport de ces deux nombres est conforme à celui qu’on déduit d’après la théorie de M. Nernst pour un ion monovalent, et l’on serait ainsi conduit à considérer le thorium X comme un métal alcalin.

Cependant, en faisant cristalliser divers sels en présence du thorium X, on a constaté que ce corps cristallise surtout avec le baryum et pourrait pour cette raison être assimilé à un métal alcalinoterreux[1].


194. Composition du dépôt actif. — Le thorium X en se détruisant produit l’émanation du thorium, laquelle, à son tour, donne lieu à la formation du dépôt actif. Les courbes qui représentent en fonction du temps l’évolution du dépôt actif après différents temps d’exposition (fig. 82) peuvent s’interpréter en admettant que ce dépôt se compose de deux substances distinctes : le thorium A et le thorium B. L’analyse de ces courbes peut s’effectuer par des procédés en tout point analogues à ceux qui ont été utilisés pour l’étude du dépôt actif du radium. Elle a été tout d’abord établie par M. Rutherford,

Le thorium A se forme à partir de l’émanation. Il n’est pas actif par lui-même d’une manière appréciable ; en effet, l’activité induite après une exposition courte est d’abord très faible et augmente seulement ensuite en fonction du temps. Cette augmentation correspond à la transformation du thorium A en thorium B, lequel est actif. Les nombres d’atomes de thorium A et de thorium B pendant l’activation et pendant la désactivation sont donnés par les formules

  1. Strömholm et Svedberg, Zeit. für anorg. Chemie, 1909.