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Mais, en même temps que le thorium X se reforme dans le thorium, celui-ci recouvre la propriété de dégager de l’émanation ; pour le thorium X isolé, le débit d’émanation décroît suivant la même loi que l’activité. C’est dans ces faits qu’on trouve l’explication de la forme que présentent à leur début les courbes de la figure 172. Quand le thorium X vient d’être préparé, il est exempt de dépôt actif, ce dernier ayant été précipité avec le thorium. Le dépôt actif ainsi entraîné décroît avec le temps et de là provient la baisse initiale de la courbe II ; mais à mesure que le thorium X se reforme, l’émanation et le dépôt actif se reforment à leur tour, et l’activité, après avoir passé par un minimum, recommence à augmenter. Quant au thorium X qui a été séparé, son activité augmente d’abord par suite de la formation de l’émanation et du dépôt actif, puis l’activité passe par un maximum et commence à décroître par suite de la destruction progressive du thorium X.

La constante du thorium X a été déterminée par divers expérimentateurs qui observaient la loi exponentielle limite de la décroissance de cette substance[1]. Voici les valeurs obtenues pour la période :

                                                                         
Rutherford et Soddy 
  
4 jours
Lerch 
  
3,64 »
Levin 
  
3,65 »
Elster et Geitel 
  
3,6 »


Les expériences ont été faites avec du thorium X extrait du thorium ou du radiothorium. On peut adopter la valeur 3,64 jours.

D’après M. Lerch le thorium X peut être déposé par électrolyse en solution alcaline, mais non en solution acide ; il se dépose principalement à la cathode, mais quelquefois aussi à l’anode. Le thorium X se dépose aussi sur des métaux plongés dans une solution alcaline, en particulier sur le fer et le zinc, mais aussi sur le plomb et le nickel.

On a pu déterminer le coefficient de diffusion du thorium X en solution et sa mobilité ionique dans le transport électrolytique[2].

  1. Rutherford et Soddy, Phil. Mag., 1902. — Lerch, Wien Ber., 1905. — Levin, Phys. Zeit., 1906. — Elster et Geitel, Phys. Zeit., 1906.
  2. Hofmann, Phys. Zeit., 1907.