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rience. Les rayons du radium traversent la plaque diélectrique mince pp et quittent le conducteur intérieur en emportant de l’électricité négative.

Les rayons du radium n’interviennent pas dans ces expériences, étant absorbés presque totalement par une épaisseur très faible de matière.

Fig. 98.


La méthode qui vient d’être décrite ne convient pas non plus pour l’étude de la charge des rayons du polonium, ces rayons étant également très peu pénétrants. L’expérience faite avec le polonium n’a permis d’observer aucun indice de charge ; mais, pour la raison qui précède, on ne pouvait tirer de cette expérience aucune conclusion.

Ainsi, dans le cas des rayons déviables du radium, comme dans le cas des rayons cathodiques, les rayons transportent de l’électricité. On est donc amené à se servir, dans l’étude de l’émission des rayons déviables du radium, de la même théorie que celle actuellement en usage pour l’étude des rayons cathodiques, et concevoir que le radium envoie dans l’espace des particules chargées négativement.

Un échantillon de radium, enfermé dans une enveloppe solide, mince, ne laissant pas passer les rayons et parfaitement isolante, doit se charger spontanément à un potentiel très élevé, jusqu’à ce que la différence de potentiel avec les conducteurs environnants devienne suffisante pour empêcher l’éloignement des particules électrisées émises et amener leur retour à la source radiante. Mais la décharge disruptive pourra se produire auparavant. De plus, l’isolement n’étant jamais parfait, l’équilibre s’établit quand la vitesse de décharge arrive à compenser la vitesse de charge.

P. Curie a réalisé par hasard l’expérience suivante : un échan-