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d’ammonium, le radium D se concentre dans la partie plus volatile. Quand on fait agir du zinc sur le chlorure fondu, le radium D s’accumule dans le métal. En précipitant la solution du chlorure par l’hyposulfite de sodium, on obtient l’entraînement du radium D avec le précipité formé au début, et l’on peut ainsi obtenir du plomb radioactif 5 à 7 fois plus riche en radium D que celui qui a servi de point de départ. Un bon résultat est obtenu en transformant le chlorure en tétraphénylplomb qui cristallise à peu près exempt de radium D. On peut obtenir ainsi un sel dont l’activité limite en rayons est 200 fois plus grande que celle de l’uranium, mais la réaction n’est pas assez simple pour pouvoir servir comme procédé de fractionnement régulier.

Le radium D est entraîné avec le baryum dans la précipitation de ce dernier par l’acide sulfurique ; il peut ainsi être séparé du radium E et du radium F qui restent en solution[1].


187. Radium E1 et E2. Radium F. — Le radium E est une substance qui émet des rayons sensiblement homogènes dont le coefficient d’absorption par l’aluminium est environ 44. Un rayonnement faible semble aussi exister ; le coefficient d’absorption par le plomb est égal à 0,8[2] et l’intensité n’est que 0,016 pour 100 de celle des rayons Le radium E n’est pas volatil à 1000o.

MM. Meyer et von Schweilder[3] ont obtenu pour la décroissance du radium E des périodes variables avec les conditions de l’expérience. Ils en ont conclu qu’entre le radium D et le radium F il existe non pas une, mais deux substances intermédiaires ; le radium E1 et le radium E2. La substance E1 serait inactive, volatile au rouge et soluble dans l’acide acétique à chaud ; elle aurait une période de 6 à 6,5 jours. La substance E2 serait celle qui émet des rayons elle ne serait ni volatile au rouge, ni soluble dans l’acide acétique à chaud et aurait une période de 4,8 jours. En électrolysant une solution de dépôt actif, on peut, pour une densité de courant convenable, recueillir sur la

  1. Antonoff, Phil. Mag., 1910.
  2. Schmidt, Phil. Zeit., 1907.
  3. Meyer et von Schweidler, Acad. Vienne, 1906.