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pas entièrement du dépôt actif ; le radium au minimum d’activité donne aussi lieu à une faible émission de rayons très absorbables qu’on peut observer en utilisant un sel privé aussi complètement que possible d’émanation et de dépôt actif, par l’action d’une chauffe intense et prolongée. L’intensité de ce rayonnement est de l’ordre de 1 pour 100 de celle du rayonnement émis par le radium en équilibre radioactif ; le coefficient d’absorption pour l’aluminium de l’ordre de 300. La présence de rayons et de rayons dans l’émission du radium conduirait à penser que ce corps est complexe. Certains faits expérimentaux sont en faveur de cette manière de voir,

La série des descendants du radium dont l’évolution est relativement rapide comprend l’émanation, le radium A, le radium B et le radium C. On trouve le prolongement de cette série dans l’étude de la radioactivité induite à évolution lente.


185. Loi d’évolution de l’activité induite restante du radium. Radium D, E et F. Leur relation avec le radioplomb et le polonium. — Nous avons vu qu’après une longue activation en présence d’une émanation concentrée, le corps actif manifeste, après la disparition de la radioactivité induite composée de radium A, de radium B et de radium C, un résidu d’activité de nature différente. Cette activité restante va, en effet, en augmentant en fonction du temps, suivant une loi de variation lente (§ 77). L’étude de cette activité résiduelle a été faite par M.  Rutherford[1] qui a montré que le résidu est de nature complexe et se compose de plusieurs matières radioactives. En particulier l’évolution de l’activité due aux rayons n’était pas la même que celle de l’activité due aux rayons L’intensité du rayonnement augmentait avec le temps, mais tendait vers une limite constante qui était atteinte après un mois. Au contraire, l’intensité du rayonnement continuait à augmenter pendant 18 mois, et l’on constatait une diminution de la vitesse d’accroissement indiquant qu’une limite serait atteinte dans quelque temps.

L’accroissement de l’intensité des rayons avait lieu suivant

  1. Rutherford, Phil. Mag. 1904 ; Nature, 1905.