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l’air à la pression atmosphérique est égal à 4cm,83. Il n’est pas facile de constater si cette substance émet aussi des rayons très absorbables. Le radium C émet des rayons et le parcours des rayons étant égal à 7cm,06. Le radium B donne lieu à un rayonnement absorbable ainsi qu’en témoignent les expériences qui ont été décrites précédemment.

La nature des rayons du radium B a été mise en évidence par M. Schmidt[1] au moyen d’un diaphragme à cloisons parallèles analogue à celui qui avait servi pour déceler la déviation magnétique des rayons (fig. 117), mais ayant ses cloisons plus écartées. Une plaque activée pendant un temps très court servait de source, et les rayons étaient supprimés par un écran d’épaisseur minimum. En établissant un champ magnétique qui déviait les rayons vers les cloisons, on observait une diminution du rayonnement au delà du diaphragme ; la valeur de la diminution dépendait du sens du champ, et l’on pouvait conclure qu’il s’agissait de rayons La proportion des rayons déviés pour le radium B et le radium C était appréciée d’après la forme des courbes de désactivation, obtenues avec ou sans champ magnétique, et l’on a trouvé ainsi que les rayons du radium B sont en moyenne plus déviables que les rayons du radium C.

L’étude de l’absorption des rayons du radium C isolé par l’électrolyse a montré que le coefficient d’absorption va en diminuant quand croît l’épaisseur de matière traversée. Ce coefficient semble tendre vers une valeur constante, et l’on trouve à la limite environ 13 pour l’aluminium. D’après M. Schmidt le rayonnement peut être considéré comme composé de deux groupes homogènes dont les coefficients d’absorption pour l’aluminium sont respectivement 53 et 13. Le coefficient d’absorption des rayons du radium B était déduit de la comparaison des résultats obtenus sur le radium C pur avec les résultats obtenus au moyen d’une lame activée contenant les deux substances ; le rayonnement du radium B semblait aussi hétérogène ; le coefficient d’absorption moyen pour l’aluminium est voisin de 80 (§ 114). Les courbes qui représentent le logarithme du rayonnement en fonction de l’épaisseur d’aluminium traversée ont été reproduites dans la figure 110.

  1. Schmidt, Ann. d. Phys., 1906.