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d’émanation. Si toutefois on tient compte de la recombinaison, le résultat doit devenir complètement différent, et la grosseur des particules qui diffusent peut se trouver beaucoup plus petite, ainsi que l’indiquent les résultats précédemment mentionnés ; elle peut même être indépendante de la concentration de l’émanation. Nous n’avons donc pas encore de données suffisantes pour fixer les dimensions des particules qui diffusent, et pour décider dans quelles limites ces dimensions sont variables. Il est seulement certain que les particules qui obéissent à l’action de la pesanteur, et dont la formation n’est pas inévitable, ont des dimensions beaucoup plus grandes que celles des particules qui diffusent vers les parois. L’ordre de grandeur de ces dimensions est fourni par la connaissance approchée de la vitesse de chute, et celle-ci est elle-même connue par l’observation de la distance limite à laquelle l’effet de la pesanteur se trouve épuisé.

La grosseur des particules pesantes semble dépendre de la quantité d’eau disponible, et l’on peut calculer que les plus petites des particules observées ont un diamètre de l’ordre du dixième de micron (Chap. VII). Il est possible que ces particules soient formées par agglomération de molécules d’eau sur des centres formés par les molécules de composés chimiques avides d’eau produits en présence de l’émanation ; les gouttelettes formées peuvent recueillir les atomes de radium B et de radium C formés dans le gaz, par suite d’un phénomène de diffusion. Ce serait alors le même phénomène que celui de la formation de brouillards en présence de l’émanation, l’air et la vapeur d’eau pouvant être remplacés en ce cas par d’autres substances.


180. Phénomène de recul pour le radium A, le radium B et le radium C. — Lors de la formation du radium A et du radium B, les atomes de ces substances se trouvent projetés avec une vitesse considérable (§ 84). La première observation relative à ce phénomène est déjà assez ancienne. Miss Brooks a observé que le radium B se comporte comme s’il était légèrement volatil à la température ordinaire[1]. Quand une lame activée est enfermée dans une enceinte, un peu de radium B se dépose sur les

  1. Miss Brooks, Nature, 1904.