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Il semblerait naturel d’admettre que l’atome de radium A est toujours émis avec une charge positive. La même conclusion est rendue probable pour le radium B à la suite d’expériences sur sa projection par une lame activée.

La possibilité d’un transport de charge électrique avec les atomes radioactifs projetés doit être prise en considération dans les expériences faites en vue de mesurer la charge électrique émise avec les particules du dépôt actif du radium.

On a encore peu de renseignements sur les dimensions des particules de dépôt actif contenues dans le gaz, et il est d’ailleurs probable que divers degrés d’agglomération peuvent se produire. Nous avons vu que M. Rutherford a fait un essai de détermination de la mobilité pour les véhicules du dépôt actif qui transportent une charge positive ; ces expériences étaient probablement relatives aux particules de radium A dont dépend, en général, le transport de l’activité induite. La mobilité trouvée est voisine de celle que possèdent dans l’air les petits ions ordinaires (§ 83). M. Schmidt[1] est arrivé à la même conclusion par l’étude de la loi suivant laquelle varie l’intensité de l’activation sur la cathode d’un condensateur en fonction du champ électrique, le temps de l’exposition restant toujours le même. La courbe obtenue rappelle très exactement la courbe qui représente l’intensité du courant d’ionisation en fonction du champ dans le même condensateur contenant de l’émanation.

On a vu plus haut les résultats des expériences de M. Debierne, qui a étudié avec différentes concentrations de l’émanation, la manière dont varie l’activité d’une lame en fonction de la distance libre ménagée devant la lame, pour un temps d’exposition donné. La courbe obtenue se déforme quand la concentration de l’émanation augmente, et ce changement de forme peut s’expliquer soit par une agglomération croissante, soit par l’importance croissante de la recombinaison. M. Debierne a calculé que si l’on ne tenait compte que du radium A et si le régime était déterminé uniquement par la vitesse de la diffusion et par celle de la destruction spontanée, on arriverait à la conclusion qu’une particule qui diffuse a une masse 25 000 fois plus grande que celle d’une molécule

  1. Schmidt, Phys. Zeit., 1908.