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radium C à l’état d’équilibre (courbe II) ; ce nombre est en accord avec celui indique dans les mêmes conditions par M. Schmidt, 1,25. Quand les rayons traversent 0cm,047 de plomb, la loi de décroissance est modifiée, et il faut poser 0,2 (courbe III). On se rapproche alors du résultat qu’on aurait si la substance B était inactive (courbe I).


Ainsi les expériences décrites tendent toutes à confirmer la théorie des trois substances consécutives dont la première seulement se dépose sur le corps activé. On doit cependant remarquer que l’accord individuel obtenu par chaque expérimentateur est certainement meilleur que l’accord général. Les constantes radioactives utilisées ne sont pas, en effet, les mêmes dans chaque cas, et la divergence entre les valeurs de ces constantes amène des écarts supérieurs à ceux qui sont observés dans chaque série d’expériences. Mais comme, en dehors de ces constantes, on a encore à faire intervenir les coefficients de l’activité relative des substances le nombre des paramètres se trouve augmenté, et leurs valeurs peuvent subir certaines variations sans que l’accord des courbes théoriques avec les courbes expérimentales soit détruit.

On peut aussi se demander si les conditions réalisées dans les expériences sont toujours de nature à permettre une vérification exacte de la théorie suivant laquelle le radium A se dépose seul sur les corps activés, et si le résultat obtenu ne dépend pas dans une certaine mesure des conditions d’activation. Nous savons que le dépôt actif doit être considéré comme se formant au sein du gaz qui contient l’émanation ; celui-ci renferme donc toujours à la fois du radium A, du radium B et du radium C, et le dépôt qui se fait sur le corps activé peut en principe se composer de ces trois substances, la proportion relative dépendant du dispositif expérimental employé. S’il en était ainsi, les courbes de désactivation pourraient avoir, dans différents cas, une forme différente, la différence étant surtout sensible dans la portion initiale de la courbe.

Il est fort remarquable que, d’une manière générale, la forme des courbes ne varie que très peu avec le mode d’activation, celle-ci pouvant être faite dans des vases de forme différente et avec l’emploi du champ électrique ou sans l’aide de celui-ci. Nous avons