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pénétration décroissante de leurs rayons : thorium, radium, polonium, uranium.

Ces résultats sont analogues à ceux qui ont été publiés par M. Rutherford dans un Mémoire relatif à cette question[1]. M. Rutherford a remarqué, d’ailleurs, que l’ordre est le même quand la substance absorbante est constituée par l’air. Mais il est probable que cet ordre n’a rien d’absolu et ne se maintiendrait pas indépendamment de la nature et de l’épaisseur de l’écran considéré. L’expérience montre, en effet, que la loi d’absorption est très différente pour le polonium et le radium, et que, pour ce dernier, il y a lieu de considérer séparément l’absorption des rayons de chacun des trois groupes.

Les expériences relatives à l’absorption des trois groupes principaux de rayons : rayons rayons et rayons par la matière traversée, montrent qu’il existe des différences caractéristiques dans la manière dont chaque groupe se comporte à ce point de vue. Ces différences sont suffisantes pour qu’un rayonnement puisse dans bien des cas être caractérisé comme étant de l’espèce ou , sur la base d’expériences d’absorption uniquement.


RAYONS .


105. Définition du rayonnement . — Il résultait des expériences décrites précédemment que le rayonnement des corps radioactifs est en partie dévié dans un champ magnétique, et que la déviation se fait comme pour les rayons cathodiques. Dans le rayonnement du radium, les rayons facilement déviés constituent la partie la plus importante des rayons pénétrants, l’intensité étant évaluée par le pouvoir ionisant des rayons. D’autre part, en examinant la radiation uranique, M. Rutherford avait trouvé que celle-ci se composait de deux groupes de rayons de pouvoirs pénétrants très différents, et il avait donné le nom de rayons aux rayons absorbables, celui de rayons aux rayons pénétrants ; des expériences ultérieures ont montré que ces derniers comprenaient principalement des rayons facilement déviés par l’action d’un champ

  1. Rutherford, Phil. Mag., 1902.