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précipitation avec le sulfate de baryum. Cette méthode qui avait été tout d’abord utilisée par M. Debierne pour l’entraînement de l’actinium, est devenue depuis d’un usage courant pour la séparation de certains corps radioactifs faisant probablement partie du groupe du fer. H. Becquerel a montré que l’activité de l’uranium X disparaît dans l’intervalle d’un an, tandis que celle de l’uranium se régénère pendant le même temps. Le rayonnement séparé avec l’uranium X est le rayonnement et le rayonnement de l’uranium en équilibre radioactif, tandis que le rayonnement de l’uranium n’est pas modifié par la séparation.

Nous pouvons admettre que l’uranium donne lieu à une formation continue et constante d’uranium X, et que celui-ci se détruit en fonction du temps. Un équilibre de régime est atteint quand la quantité d’uranium X qui se produit en un temps donné compense exactement celle qui est détruite pendant le même temps. L’activité de l’uranium X décroît suivant une loi exponentielle simple, caractérisée par une période de désactivation primitivement évaluée à 22 jours[1]. La variation de l’activité de l’uranium X avec le temps est, d’après cela, donnée par la relation

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D’autres observateurs ont obtenu pour la période des valeurs voisines. Une détermination récente, due à MM. Soddy et Russell[2], conduit à assigner à la période une valeur plus élevée, soit 24,6 jours. Les expériences étaient faites avec de l’uranium X extrait de 45kg d’azotate d’urane, et les observations ont pu être poursuivies pendant plus de 200 jours.

Pour suivre la reprise de l’activité en rayons de l’uranium dont on a séparé l’uranium X, on emploie un écran très mince en aluminium qui supprime l’effet des rayons L’augmentation de l’activité de l’uranium avec le temps est représentée par la relation

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  1. Rutherford et Soddy, Phil. Mag., 1903.
  2. Soddy et Russell, Phil. Mag., 1910.