mètre différentiel. Un tube de verre bouché en bas pénétrait au travers du bouchon dans l’intérieur de chaque ballon. Quand on introduisait au fond de ce tube une source de chaleur, l’air du ballon était chauffé et la pression augmentait. La différence de pression était lue au microscope. Les ballons étaient placés dans un bain d’eau qu’on agitait. On constate que le débit de chaleur du sel, dont on vient de chasser l’émanation, diminue d’abord pendant quelques heures et atteint un minimum dont la valeur est environ 25 pour 100 du débit qui correspond à l’équilibre radioactif, puis le débit augmente et tend vers la valeur de régime.
Le débit dû à l’émanation augmente, au contraire, pendant quelques
heures, et décroît ensuite suivant une loi qui est approximativement
la même que la loi de décroissance de l’émanation. On
pouvait estimer que l’émanation et le dépôt actif en équilibre
avec le radium fournissent 75 pour 100 environ du débit total
de chaleur du radium. Pour suivre plus rapidement les variations
de la chaleur dégagée, MM. Rutherford et Barnes ont employé un
thermomètre différentiel en platine. Une bobine formée par 35cm
de fil de platine fin était placée dans un tube de 5mm de diamètre,
où elle occupait 3cm de longueur ; les tubes contenant le radium ou
l’émanation pouvaient pénétrer dans cette spirale. On mesurait
la variation de la résistance de la spirale lors de réchauffement. On
a trouvé que pour le radium qui vient d’être privé d’émanation
le débit de chaleur après 12 minutes constituait 55 pour 100 du
débit limite, et le débit minimum constituait 25 pour 100 du
débit limite. Pour l’émanation condensée dans un tube de 3cm de
longueur et de 3mm de diamètre, le débit maximum était
atteint après 3 heures ; à ce moment on chassait l’émanation et l’on