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deux vases isolateurs thermiques à vide, identiques entre eux. Dans l’un des vases on place une ampoule de verre contenant plusieurs décigrammes de sel de radium pur ; dans le deuxième vase on place une autre ampoule de verre toute pareille qui contient une substance inactive quelconque, par exemple du chlorure de baryum. La température de chaque enceinte est indiquée par un thermomètre dont le réservoir est placé au voisinage immédiat de l’ampoule. L’ouverture des isolateurs est fermée par du coton. Quand l’équilibre de température est établi, le thermomètre qui se trouve dans le même vase que le radium indique constamment une température supérieure à celle indiquée par l’autre thermomètre ; l’excès de température observé était de 3 degrés. Dans une expérience analogue faite avec 1g de bromure de radium, M. Giesel a observé un excès de température stationnaire de 5 degrés.

La donnée expérimentale importante à connaître est le débit de chaleur par unité de masse de radium et par unité de temps.

P. Curie et M. Laborde ont entrepris une détermination de ce débit de chaleur. L’expérience a été faite par deux méthodes différentes :


1o La première méthode est basée sur l’emploi du premier dispositif expérimental perfectionné (fig. 149). Les ampoules se trouvaient dans des cavités ménagées dans des blocs de laiton, lesquels étaient placés à l’intérieur de vases isolateurs à vide installés dans un vase plein d’eau ; ce vase était placé dans une enveloppe de calorimètre remplie d’eau. Un certain excès de température étant établi entre les deux ampoules, on enlevait le radium et on le remplaçait par une spirale de fil chauffée au moyen d’un courant électrique dont l’intensité était réglée de manière à obtenir le même excès de température que dans le cas précédent. La quantité de chaleur dégagée par 1g de chlorure de baryum radifère contenant 17 pour 100 de chlorure de radium était de 14 calories par heure.

2o La deuxième méthode consistait à évaluer la quantité de chaleur dégagée par le radium à l’aide du calorimètre à glace de Bunsen (fig. 150). En plaçant dans ce calorimètre une ampoule de verre qui contient le sel de radium, et qui a été préalablement refroidie dans la glace fondante, on constate un apport continu